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Le carnet d'Intima

Immersion créative

KIMONO
Kyoto to Catwalk

04 mai 2021

Intima vous propose une magnifique rétrospective sur le kimono, que vous avez déjà peut-être découvert dans le magazine de janvier dernier. Une icône mode dévoilée sous toutes ses coutures !

Traditionnel, intemporel et éternel à la fois, le kimono est résolument l’ultime symbole du Japon, mais pas seulement, selon les propres mots de Anna Jackson, commissaire de l’exposition « Unique, tant en termes d’importance esthétique que d’impact culturel, le kimono peut se vanter d’avoir une place absolument fascinante dans l’histoire de la mode. »
Le Victoria and Albert Museum de Londres a retracé en 2020 son histoire dans une rétrospective originale et d’envergure, qui a levé le voile sur la signification de ce modèle vestimentaire au travers des époques – des années 1660 à nos jours – et des continents.

Parmi les 315 modèles exposés de rares exemplaires de kimono datant du 17ème et du 18ème siècle viennent côtoyer des créations signées de grands designers ainsi que des costumes réalisés pour des films emblématiques et autres performances artistiques. La réinterprétation du kimono dans les rues du Japon est une piste qui a été également explorée ici au travers du fabuleux travail d’une nouvelle vague de designers et stylistes contemporains. Peintures, impressions, films, accessoires vestimentaires et une foule d’autres objets ont été présentés dans les différentes salles de l’exposition afin de fournir un ultérieur contexte à l’histoire fascinante, le style, l’attrait et l’influence du kimono.

Photo ci-dessus, de gauche à droite :
- Kimono d’extérieur pour jeune femme, probablement de Kyoto, 1800-1830. Image Courtesy of the Joshibi Art Museum
- Kosode avec gabions et cerisiers, crêpe de soie, teinture résistante et broderies, 1700-1750. Image Courtesy of the Joshibi Art Museum
- Courtisane défilant, estampe, Katsukawa Shunsen, 1804-18, Edo (Tokyo), Japon. Museum no. E.12564-1886. © Victoria and Albert Museum, London

C’est au milieu du 17ème siècle que l’on commence à voir émerger une culture mode dynamique au Japon. A cette époque, les classes marchandes, de plus en plus aisées, sont en quête des derniers styles de kimono pour afficher leur richesse, leur confiance en soi et leur goût, tandis que les acteurs les plus importants et les célèbres courtisanes se voulaient les créateurs de la tendance du moment. La forme simple du kimono a détourné l’attention sur la surface du vêtement, autorisant ainsi la création de motifs somptueux réalisés grâce à des techniques sophistiquées.

Photo ci-dessus :
Motifs brocart mode du Palais Impérial, estampe, réalisée par Utag Utagawa Kunisada, 1847-1852, Japon. Museum no. Circ.636 to Circ. 638– 1962. © Victoria and Albert Museum, London

Le kimono fût exporté pour la première fois en Europe au milieu du 17ème siècle, engendrant un impact immédiat sur les styles vestimentaires de l’époque. Des tissus étrangers sont également importés au Japon pour être incorporés dans la création des kimonos. Seules quelques pièces ont survécu au temps et témoignent, encore aujourd’hui, de cette époque d’échange culturel, dont notamment des modèles faits au Japon pour les Néerlandais ainsi que des kimonos enrichis de brocarts français ou de chintz indien.

Photo ci-dessus, de gauche à droite :
-Chemise de nuit (Japonse Rock), Japon, 1700-1750. Image Courtesy of the Collection of the Gemeentemuseum Den Haag
- Sous-kimono pour homme (juban). Tissu réalisé en Grande-Bretagne ou en France, personnalisé au Japon, 1830-1860. Image Courtesy of the Khalili Collection
- Kimono destiné à l’export, probablement Kyoto, Japon, 1905-15 © Victoria and Albert Museum, London

La fin du 19ème siècle a vu un engouement mondial pour l’art et le design japonais. Les kimonos achetés par des grands magasins tels que Liberty & Co à Londres sont portés par tous ceux qui désirent exprimer leur sens artistique. Le Japon répond à la demande en créant un « kimono pour étranger », richement brodé, tandis que le marché national se transforme rapidement grâce à l’utilisation des technologies textiles européennes et au recours aux teintures chimiques.

Photo ci-dessus, de gauche à droite :
- Cape conçue par Paul Poiret, environ 1913, Paris. © Victoria and Albert Museum, London
- « Kaidan » (escaliers) par Kobayakawa Kiyoshi (1899-1948), rouleau suspendu, encre et couleurs sur papier
- Kimono pour jeune femme (appelé furisode), 1905–20, probablement de Kyoto, Japon. © Khalili Collection, K106

L’impact le plus grand du kimono sur la mode occidentale arrive cependant au début du 20ème siècle, lorsque des stylistes tels que Paul Poiret, Mariano Fortuny et Madeleine Vionnet abandonnent leurs silhouettes étroitement corsetées au profit de couches de tissu amples qui viennent draper le corps.

Photo ci-dessus, de gauche à droite :
- « Beyond », kimono pour femme, conçu par Moriguchi Kunihiko, 2005, Kyoton, Japon. Image Courtesy of the Khalili collection. © Moriguchi Kunihiko
- Costume pour Obi-Wan Kenobi, joué par l’acteur Alec Guinness (1914-2000) dans le film « Star Wars: Episode IV - A New Hope » de 1977. John Mollo. Etats-Unis, 1977. Courtesy of Lucasfilm Ltd- Madonna, vidéo Nothing Really Matters, 1999. Photo de Frank Micelotta © Getty Images

Le kimono a continué, encore et toujours, d’inspirer les designers de mode aux quatre coins du monde. Parmi les modèles phares, on ne peut pas ne pas citer le kimono créé par Living National Treasure Kunihiko Moriguchi, la robe imaginée pour Björk par Alexander McQueen et que l’on peut apercevoir portée par la chanteuse sur la couverture de son album Homogenic ; cela sans oublier les costumes originaux de Star Wars inspirés par le kimono et réalisés par John Mollo et Trisha Biggar. Des modèles signés Yves Saint Laurent, Rei Kawakubo et John Galliano viennent montrer le rôle d’un kimono qui se veut sans aucun doute une éternelle source d’inspiration pour les designers de mode.

Photo ci-dessus, de gauche à droite :
- Kimono Times, Akira Times, 2017. © Akira Times
- Christian Dior, Haute Couture printemps-été 2007. © Getty Images-  Standing Rock Cyalume. © TAKAHASHIHIROKO INC

La capacité de cet habit à être interprété et transformé peut se remarquer dans les créations de Thom Browne, Duro Olowu et Yohji Yamamoto. Le caractère intemporel et universel du kimono en a également fait le costume idéal pour le cinéma et la performance artistique : les tenues portées par Toshirō Mifune dans le film Sanjuro, les costumes oscarisés du célèbre Mémoires d’une Geisha, cela sans compter l’ensemble créé par Jean-Paul Gaultier pour Madonna dans le clip vidéo de la chanteuse Nothing Really Matters ne sont que quelques exemples.

Photo ci-dessus, de gauche à droite :
- Thom Browne, prêt-à-porter homme printemps-été 2016. Image Courtesy of Getty Images
- Manteau cache-cœur cintré, conçu par Duro Olowu, Automne-hiver 2015, Angleterre. © Duro Olowu
 - YOSHIKIMONO©JFWO

Le Japon lui-même assiste actuellement à un regain d’intérêt pour le kimono : le designer Jōtarō Saitō donne vie à des kimonos couture qu’il fait défiler sur les podiums, l’artiste textile Hiroko Takahashi s’attache quant à lui à combler le fossé entre l’art et la mode, tandis qu’une ribambelle de looks plus décontractés sont créés par de petits ateliers indépendants comme Rumi Rock et Modern Antenna.

Photo ci-dessus :
Maikos dans le quartier Gion à Kyoto, Japon.© Getty Images

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