L'impact de la crise sanitaire sur les jeunes créateurs de mode : les résultats de l'enquête FFU

04 juin 2020

Intima vous présente les résultats de l'enquête réalisée par la French Fashion Union en mai 2020 en interpellant environ 300 jeunes marques françaises qui ont apporté leur témoignage.

La French Fashion Union, l'association issue du plus grand réseau collaboratif de la filière mode en France pour les jeunes créateurs (7000 membres actifs), née début 2020 pour représenter et défendre le tissu des petites et jeunes structures de la mode (réalisant un CA inférieur à 150 K euors) a pris l'initiative de sonder ses membres, afin de pouvoir extraire un état des lieux de l'impact de la crise sanitaire sur leur activité et leur avenir.

L’impact sur l’activité commerciale de la création émergente

Avec un chiffre d'affaires majoritairement situé sous la barre des 100 K euros, les jeunes créateurs n'ont pas été épargné par la crise. 54,3% déclarent ne pas avoir pu maintenir leur activité pendant la crise. Seuls 14% déclarent avoir perdu moins de 10% de CA, 11% entre 10% et 20% de CA, 12% des répondant ont perdu de 20 à 30% de CA et 21% ont perdu entre 30 et 40%. 22% déclarent une perte de 50 à 70% et 20% ont perdu plus de 70% de CA.

50% des sondés déclarent avoir une activité wholesale, et parmi eux 60% ont stoppé cette part de l'activité, 30% ont vu leurs commandes très fortement impactées.
Autre information intéressante, sur ceux concernés par le wholesale, 50% accusent des retards de paiements.

Une information importante ressort de cette enquête : 41% des interrogés affirment ne pouvoir bénéficier d'aucune aide de soutien.
En effet, il nous semble important de souligner que la majorité des aides reposent sur des montant de chiffre d'affaires comparatifs à la situation comptable 2019, peu compatible avec la réalité d'un jeune créateur émergent, alors même que l'on sait qu'il passe en moyenne 3 années sans salaire ou avec des versements très faibles.
39% des sondés déclarent être à priori éligibles au fond de solidarité, et seuls 7,6% se tournent vers le PGE, prêt de trésorerie garantis par l'état, alors même que 40% des répondant affirment accuser une rupture de stock à cause de l'arrêt des ateliers et usines de production. Mais alors comment ces marquent arriveront-elles à rattraper le retard accumulé et à donner des chances de survie à leur projet ?

Plus de la moitié des membres de la FFU se déclarent en péril.
51% de nos membres pensent que cette crise va probablement mettre fin à leur ambition. C'est une situation inédite, et préoccupante pour l'avenir de la création mode française.

Avec ça, le digital semble être majoritairement adopté comme solution de croissance souple et à moindre risque, ce qui semble pertinent mais ralentira à coup sûr la progression des jeunes marques si elles doivent tirer un trait sur le potentiel de l'omnicanal pour se développer.