Immersion Créative : L’art du corset au Pays de Galles

Un magnifique manoir victorien sert de cadre idéal à un atelier sur quatre jours, au cours desquels une équipe talentueuse et passionnée initie les participants à l'art de la confection de corsets. À la fin de cette aventure créative, les participants repartent avec leur propre patron de corset sur mesure, un souvenir unique d'une expérience inoubliable.

Avec une décennie d'expérience dans la création de costumes pour le cinéma et le théâtre, Emma Brackenbury a connu un tournant décisif en 2019, alors qu'elle faisait face aux répercussions du Covid. C'est à ce moment-là que son amie Niki Widdowson lui confia un rêve qu'elle nourrissait depuis longtemps : participer à un séjour-formation dédié à la corseterie.
Inspirées par cette envie, elles ont décidé de concrétiser ce rêve d’elles-mêmes. Elles se sont donc mises à la recherche du lieu idéal et, en seulement deux mois, elles ont mis en place l’atelier de formation auquel elles auraient elles-mêmes voulu participer !"

La première session a rapidement affiché complet, générant un immense intérêt et posant les bases d'une entreprise florissante. Aujourd'hui, leur projet attire des participants du monde entier, séduits par l'expertise des formateurs, le lieu enchanteur et l'ambiance chaleureuse et accueillante qui caractérise chaque événement.

Niché dans un paisible parc de18 hectares datant de l’an 406, l'élégant manoir de Caer Beris, construit à la fin du XIXe siècle, invite les visiteurs à remonter le temps et à goûter à l'élégance d'une époque révolue. Avec son charme victorien, ses boiseries intérieures et ses cheminées crépitantes, le manoir propose des chambres et suites soigneusement aménagées pour allier charme historique et confort moderne. Pendant les formations, le grand salon est spécialement aménagé avec des machines à coudre et des espaces dédiés à la coupe des patrons, garantissant un environnement de travail spacieux.
Chaque session est animée par deux formateurs expérimentés, dont Emma, ainsi qu'un spécialiste invité en fonction du thème : corsets ou corps à baleine (*). Les précédentes formations ont été dirigées par des professionnels renommés tels que la corsetière Elizabeth (Beth) Moody de Moody Corsetry et l’experte Jennifer Garside de Wyte Phantom Corsetry pour les corsets, ou encore Ruth Watkin, une créatrice de costumes pour le cinéma et spécialiste des répliques muséales, pour les corps à baleine.

Dès leur arrivée, les invités sont accueillis avec des boissons et des amuse-bouche avant de plonger directement dans le premier atelier : la prise de mesures. « Cela fait office de brise-glace surprise » explique Emma, « surtout lorsqu'on se retrouve dans une salle pleine d'inconnus à devoir mesurer les corps des uns et des autres. Pour beaucoup, comprendre les gestes et le langage de la prise de mensurations est une compétence nouvelle mais précieuse, qui favorise une atmosphère de respect réciproque. » Après cette introduction, tout le monde profite d'un délicieux dîner servi dans la majestueuse salle à manger aux boiseries, avec sa cheminée monumentale et ses fenêtres à meneaux.

Le deuxième jour est consacré à la création des patrons selon deux techniques distinctes : dans les stages “corset”, Emma enseigne le tracé de patrons à plat, tandis que Beth initie les participants à l'art du drapé. Dans les stages “corps à baleine”, Emma enseigne toujours le tracé à plat, tandis que Ruth propose une méthode alternative en 3D, utilisant des maquettes en papier à demi-échelle. Le troisième jour, les participants passent à la confection du prototype, réalisé en un tissu peu coûteux. Ils apprennent à assembler rapidement et avec précision leurs tissus, sous les yeux attentifs des enseignants qui viennent apporter la touche finale et s’assurer que chaque prototype soit parfaitement réalisé. Les éventuelles modifications sont ensuite reportées sur le patron original.

La dernière journée est entièrement consacrée à la construction du corset avec des ateliers pratiques des différentes techniques. Les participants travaillent d'abord au bâtissage des différentes couches pour un ajustement parfait au corps. Ils explorent ensuite plusieurs méthodes d’insertion du busc (**), de plus simples adaptées aux débutants jusqu’aux techniques plus avancées, tels le busc avec patte de boutonnage à l’arrière ou le busc invisible. Les diverses méthodes d’intégration des baleines (***) dans le corset sont également abordées avant de passer à l’étape finale : la finition du corset avec les dernières coutures et l’ajout des œillets.

En plus des délicieux repas, les participants peuvent également participer aux discussions au coin du feu avec des conférenciers invités, abordant des sujets tels que le laçage en éventail avec la créatrice de costumes Jema Hewitt, ou encore l’évolution des méthodes de fabrication des corsets avec l’arrivée de l’industrialisation animée par l’historienne de la mode Cat Miranda Ferreira. En l’espace de quelques années seulement, le projet d’Emma et Niki est passé d’un événement ponctuel à une série d’ateliers florissants attirant un public varié, allant des couturiers autodidactes aux professionnels de la confection de costumes, tous ravis de saisir cette occasion unique.

(*) Également appelé corpiqué ou corps baleiné, c’est un accessoire vestimentaire venant d'Espagne. Il apparaît en France au XVIe siècle. Principalement répandu aux XVIIe et XVIIIe siècles, il se porte par-dessus une chemise, comme sous-vêtement sous la robe. Les « corps » légers, peu ou pas baleinés mais quand même en tissu rigide, pour l'été, le repos, les occasions peu formelles… étaient appelés blancs corsets - soit parce qu'ils étaient souvent faits de toile blanche ou écru toute simple, soit parce que « blanc » a ici le sens de « vide » (de baleines).
(**) Ensemble de fines bandes en matériau rigide (anciennement métal, bois ou ivoire) insérées dans des corsets et des sous-vêtements de corsage ...
(***) Au XIXe siècle, les fanons sont utilisés pour rigidifier les soutiens-gorge, les corsets ou encore les parapluies.